On est fasciné par ce qu’on a appelé une peu vite Intelligence artificielle (IA) et plus encore avec la capacité de ChatGPT à produire des textes en langage courant en réponse à une question quelconque, et d’engager un dialogue que rien ne distingue en apparence de la réponse d’une personne. Mais le même ChatGPT s’est aussi signalé par sa capacité à dire n’importe quoi quand il n’avait pas les réponses.
Phénomène considérable, l’IA a aussi ses limites, et ce n’est pas vraiment une intelligence. Mais cela ne l’empêchera pas de secouer notre monde…
Suite…
A propos de la guerre d’Ukraine, la question d’un grand affrontement entre démocraties et régimes autoritaires a été soulevée. Beaucoup en sont convaincus dans ce qu’on appelle un peu rapidement l’Occident. La réalité est autrement plus nuancée.
L’échec d’une politique internationale dominée par les considérations idéologiques est patent. Cela ne doit pas conduire à nier les menaces, mais à les apprécier en termes plus réalistes de relations internationales.
Suite…
La pluralité des religions a pour troubler le croyant. Et particulièrement le chrétien. Comme ce que chacune dit est sur des points importants contradictoire avec ce que disent les autres, elles ne peuvent être vraies en même temps. Or il est intrinsèque à toute religion de prétendre sinon représenter la vérité toute entière, du moins d’être vraie pour l’essentiel sur son cœur de croyance.
Quelle est alors la possibilité pour une religion de se présenter comme religion vraie, comme le christianisme ?
Suite…
Il y a dans la régulation de la vie commune trois grands types de pouvoir : le politique, le spirituel (les valeurs essentielles), et l’économique. Autrement dit le pouvoir de commander, les références communes directrices, et les richesses.
La réflexion sur la répartition de ces pouvoirs dans les sociétés connues met en évidence l’originalité de la situation actuelle, caractérisée par la faiblesse des références spirituelles, au profit notamment de l’économie. Situation étrange et paradoxale, qui tendrait à faire considérer notre époque comme une période de transition non durable. A laquelle devrait faire suite, par un renversement en profondeur de nos références collectives, un retour du moral et du spirituel.
Suite…
Les récents propos de Roselyne Bachelot, estimant qu’il y avait trop d’églises et qu’une partie appréciable de celles-ci, notamment en milieu rural, devrait être vendue ou détruite, ont justement scandalisé par leur brutalité. Il n’empêche qu’il y a une question réelle, celle des conséquences collectives de l’effondrement démographique du catholicisme. Comme tout effondrement de ce type, l’effet n’est que progressif et permet le maintien d’impressions rétiniennes sur d’assez longues durées. Mais en même temps la démographie est implacable à terme. En l’occurrence, elle met en évidence la quasi-certitude d’un effondrement au moins quantitatif encore plus visible du catholicisme en France.
Suite…
Nous sommes tellement convaincus que la démocratie est l’étape finale de l’histoire que nous n’envisageons pas un instant que celle-ci puisse aller dans un autre sens. Mais il y a bien d’autres configurations possibles, comme l’histoire l’a montré. Et notamment les empires.
L’actualité met en outre les projecteurs sur la coupure en cours entre les démocraties occidentales et ce qu’on perçoit comme une alternative russo-chinoise, vue comme autoritaire, agressive et, précisément, impérialiste.
Quel avenir pour les empires ?
Suite…
(paru sur le site de Géopragma)
Voilà un document important du Vatican, le premier sur le sujet, salué comme tel par les grands média, Wall Street Journal et Figaro en tête. On connaît le long travail de développement que le Magistère universel accomplit dans l’édification de la Doctrine sociale de l’Eglise ou DSE.
Mais il est un domaine où la DSE restait peu diserte, malgré plusieurs pages bien senties, c’est la finance. Or c’est par un paradoxe apparent sous le pape François qu’un effort particulier a été fait en ce domaine.
Et voici Mensuram Bonam, qui traite de l’investissement financier dans la perspective de la foi catholique.
Mon commentaire pour La Nef. Et une tribune parue dans Les Echos.
Suite…
Il est une dimension rarement soulignée dans la vie de la Vierge Marie, qui est celle de son humilité avant même l’Annonciation - tout en étant l’Immaculée conception. On souligne en effet classiquement l’humilité de sa réponse à l’ange lui annonçant qu’elle allait être mère du Sauveur. Et on a bien sûr raison. Mais on n’évoque pas ce qui précède : sa vie depuis sa naissance jusqu’à cette annonce. Or elle est pleine d’enseignements.
Suite…
Pour celui qui persiste à se fier aux médias français, ce qu’on appelle aux Etats-Unis guerre des cultures est quelque peu occulté par le phénomène Trump. Or cette guerre des cultures et la radicalisation du combat politique qui l’accompagne est bien antérieure à l’émergence politique de Trump.
C’est un facteur désormais structurant pour beaucoup d’institutions américaines et pour tout le débat politique. On l’a vu encore aux ‘midterms’.
Suite…
La question du mal est une vieille et fondamentale interrogation de l’humanité, qui a donné lieu à des réflexions innombrables.
Dans ce livre qui vient de paraître, je cherche à l’éclairer par son lien avec le temps et l’histoire.
Pour le croyant, chrétien du moins, l’existence du mal est à la fois un formidable défi (comment un Dieu bon est-il compatible avec le mal ?) et un motif majeur de sa foi (c’est Dieu qui sauve). Le message révélé comporte à la fois l’ouverture du salut pour tous, et la possibilité que certains optent pour le refus de Dieu, ce qu’on appelle la damnation. Mais ces événements dramatiques se déroulent dans le temps. De façon latente ou explicite, la question du mal se relie donc directement au temps, et par là à l’histoire.
Suite…
Le fait que nous vivons dans un monde multipolaire est de plus en plus reconnu comme une réalité. En outre, il est revendiqué dans son principe par la Chine, l’Inde, la Russie et bien d’autres.
Mais il n’en pose pas moins de nombreuses questions, une des principales étant son articulation avec la dimension idéologique, source d’oppositions qui peuvent assez naturellement devenir au contraire bipolaires. On le voit avec la guerre d’Ukraine. Où l’action de la Russie brouille quelque peu les cartes de la multipolarité...
Suite…
On reparle beaucoup du nucléaire militaire à l’occasion de la guerre d’Ukraine. On l’avait un peu oublié. Or les événements d’Ukraine remettent cette question au centre de l’attention.
Car s’il y a bien une première conclusion évidente à tirer de cette guerre, c’est l’intérêt de l’arme nucléaire pour un pays.
Suite…
Il y a des transactions et des marchés, et leur rôle est décisif dans le fonctionnement de l’économie. Il ne s’en déduit pas automatiquement que leur opération est satisfaisante, dans leur domaine.
Pour en juger, un aspect essentiel est celui du prix, facteur commun à tous les marchés et au centre même de l’idée de marché. Mais de son côté, le concept de justice est au centre de l’échange au sens large : elle signale que l’échange s’est fait dans des conditions respectant chacune des parties prenantes et ses droits. Dès lors, qui dit justice dans les transactions dit d’abord juste prix.
Suite…
Un fait est clair : la place du don dans l’économie ne saurait se résoudre au rôle subalterne et périphérique qui lui est reconnu par la pensée commune. L’économie comprise de façon réductrice comme la seule activité marchande mesurable n’est qu’une partie de l’activité de l’homme. Des pans entiers essentiels de la vie commune échappent à sa logique, et notamment la gratuité. La famille en est un exemple évident, ou l’associatif. Plus largement, le don est essentiel à la constitution de tout lien social, comme je le rappelle à la suite de bien d’autres, notamment dans mon livre La finance peut-elle être au service de l’homme ?
On peut donc retrouver la problématique du don au sein même de l’activité économique. L’analyse habituelle du marché comme de l’Etat est donc terriblement réductrice. Inversement, vouloir remettre en cause radicalement l’économie (d’échange ou étatique), au profit du don, comme certains l’évoquent notamment en contexte chrétien, est comme tel une utopie.
Mais c’est l’occasion de réfléchir au rôle du don dans la société et plus particulièrement dans l’économie. On verra qu’il est essentiel et même vital, car c’est lui qui fonde la communauté. Et que cela joue de ce fait un rôle essentiel dans la vie même de ces formes de communauté de travail que sont les entreprises.
Suite…