A côté de la hausse des inégalités de revenus, un point qui attire régulièrement les gros titres des journaux est l’inégalité des fortunes. On nous dit que 60 ou 80 personnes possèdent autant que la moitié de l’humanité. L’énormité de la disproportion fait mouche. Mais au-delà de l’émotion, que faut-il en penser ?
D’un côté, dans une société de propriété privée, qui n’est pas étatisée, il est inévitable que les fortunes soient inégales. D’ailleurs est-il injuste qu’un créateur d’entreprise fasse fortune ?
D’un autre côté, cette fortune n’était pas possible sans la société. Ses détenteurs ont donc des devoirs envers elle, à commencer par celui de solidarité.
En fait, la vraie question est celle de l’usage de la fortune. L’impôt y a son rôle, mais cela n’épuise pas la question.
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Peut-on sortir de la zone euro et comment ?
La question se pose bien sûr, dès qu’on sort du prêt-à-penser…mais la réponse n’est pas simple.
Désirable comme retour à plus d’autonomie et de responsabilité, la sortie de l’euro est aussi un moyen de contribuer à enrayer la paralysie qui nous menace. En revanche elle ne signifie pas moins d’effort et d’austérité : au contraire c’est la zone euro qui est dangereusement complaisante. Surtout, la sortie de l’euro est bien plus difficile à réaliser que l’entrée, et sans doute impraticable politiquement et techniquement, au moins à ce stade. Il faut donc se donner d’autres buts.
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Le grand méchant marché comme a dit quelqu’un, est souvent caricaturé comme un monstre impersonnel, imposant sa volonté à chacun de nous. En réalité sous sa forme pure c’est le moyen d’assurer de la façon la meilleure et la plus juste le processus d’échange entre personnes libres.
Mais bien sûr le marché peut être adultéré. Et donc il doit être socialement organisé. Et comme il est l’expression des rapports sociaux, la qualité du résultat qu’il fournira dépendra de la qualité des priorités des acteurs, ainsi que leurs moyens de participer. Donc des valeurs collectives et de l’organisation de la société.
Enfin le marché n’est pas un ouvre-boîte universel. Il ne compense pas les insuffisances sociales Son rôle est limité à l’échange, à la recherche du prix, et à la synthèse d’informations innombrables. C’est déjà beaucoup.
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Non, pourra-t-on penser en premier réflexe : l’une calcule, l’autre non ; l’une cherche toujours à maximiser le résultat qu’elle reçoit, l’autre n’attend en principe rien en retour.
Mais oui bien sûr, si on se place au niveau du fonctionnement social, qui suppose simultanément le calcul financier et le don.
Pas d’entreprise qui ne soit en un sens une communauté, et pas de communauté sans don.
Et cela vaut aussi pour la finance.
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Panique sur les marchés, hécatombe boursière,…. Le krach boursier chinois semble avoir pris tout le monde de court. En réalité, rien d’étonnant dans cet événement. L’envolée boursière chinoise était une énorme bulle. Et comme toutes les bulles, elle a fini par éclater. On s’en émeut toujours mais on n’en tire aucune leçon. Et même avec le crédit on vit sur une énorme bulle… bien plus inquiétante que la chinoise.
Mais pourquoi cette addiction de nos sociétés aux bulles financières ?
A suivre
Dans son livre à succès Le capital au XXIe siècle Thomas Piketty a fait sensation en expliquant, statistiques massives à l’appui, que le capital tendait à s’accumuler irrésistiblement au cours de l’histoire, car son rendement est toujours supérieur à la croissance de l’économie.
Selon lui la société de rentiers qui prévalait avant 1914 a beau avoir été pulvérisée par les guerres, le phénomène a repris depuis ; il conduit à l’émergence de nouvelles classes profitant de revenus et de pouvoirs rapidement croissants. D’où un vrai problème politique.
On peut contester certaines données ou analyses de notre auteur. Ceci dit, il apparaît indéniable que la société nouvelle émergée depuis 30 ans, en symbiose avec la mondialisation, présente sur ce plan un défi majeur pour les communautés humaines et notamment pour la solidarité nationale. La question mérite donc d’être posée.
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Tel est le titre de mon avant-dernier livre, paru le 29 mai 2015.
Les cyniques diront que s’il arrive que la finance serve l’homme, c’est involontairement. L’image de la finance est celle d’organismes froids, uniquement motivés par l’argent. Et la crise de 2008 a jeté un coup de projecteur violent sur des pratiques contestables et collectivement nuisibles. Est-ce toute la réalité de la finance ? Est-ce fatal ?
La finance a un rôle central dans nos économies. Elle sert donc à quelque chose. Une finance au service de l’homme, et non pas centrée sur elle-même, serait évidemment un idéal. il faut donc travailler dans ce sens. Mais peut-on avoir une finance orientée dans le bon sens dans une société qui elle-même ne reconnaîtrait pas de vraies valeurs ? Et que signifie être au service de l’homme, sinon avoir une certaine conception du bien, et donc une forme de morale ou d’éthique ? Ethique et finance : c’est par là qu’il faut commencer l’examen.
On passera ensuite à des questions plus pratiques sur la banque et les marchés financiers ; sans oublier la finance publique, et même le rôle du don. On verra alors que régulation des marchés et éthique personnelle sont toutes deux nécessaires pour mettre la finance au service de l’homme.
Suite, bonnes feuilles et table des matières...
Médaille de bronze (mention d’honneur) du Prix Turgot du meilleur livre d’économie financière 2016.
Interview sur ce sujet sur Radio-courtoisie avec Hugues Sérapion le samedi 1er août de 12h00 à 13h30, rediffusée dans l’après-midi de 16 heures à 17h30, et dans la nuit de minuit à 1h30. Voir aussi ma participation à l’émission "Grain à moudre" sur France Culture jeudi 4 juin à 18 h 20.
Lire http://www.revue-projet.com/comptes... http://www.franceculture.fr/emissio...
Ce qu’on appelle dans le jargon ‘investissement socialement responsable’ (ISR) devrait être un enjeu majeur. Investir, c’est financer l’économie de demain. Bien choisir ses investissements, c’est envoyer aux entreprises les signaux sur ce qu’on estime prioritaire pour façonner l’économie et la société de demain. L’investisseur responsable, c’est celui qui a compris ce rôle collectif de l’investissement, et la responsabilité que cela implique. Tout investissement devrait être socialement responsable.
Mais l’ISR officiel est bien étriqué, réduit qu’il est à l’environnement, au social et à la gouvernance. Ce qui est bien mais très insuffisant pour celui qui regarde la vie économique avec des exigences fortes ; et notamment le chrétien. Il faut donc aller au-delà. Et donc en pratique c’est une gamme large de critères qu’il faut développer, et poser aux entreprises comme étalon de mesure, en sus des critères financiers usuels. Esquissons-les rapidement.
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L’impôt peut-il être dit juste, dès lors que le système politique et fiscal à l’échelle mondiale tolère des paradis fiscaux, abondamment utilisés par les sociétés et les très gros revenus ? La question doit être posée, car on assiste à de vrais scandales. En même temps la réponse n’est pas toujours simple.
Retour sur une question toujours d’actualité.
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La situation désastreuse de la Grèce est inédite sur la scène européenne. Le nouveau gouvernement Tsípras a un mérite : poser en termes tranchés le dilemme de la Grèce. Et un défaut : ne pas admettre l’ampleur des efforts à fournir.
La dette est due...mais il faut la remettre pour l’essentiel.
La Grèce a subi un choc sans précédent...mais il faut poursuivre les réformes.
Voyons de plus près ce qu’il en est, sous l’angle à la fois de la réalité et de la morale.
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