La situation désastreuse de la Grèce est inédite sur la scène européenne. Le nouveau gouvernement Tsípras a un mérite : poser en termes tranchés le dilemme de la Grèce. Et un défaut : ne pas admettre l’ampleur des efforts à fournir.
La dette est due...mais il faut la remettre pour l’essentiel.
La Grèce a subi un choc sans précédent...mais il faut poursuivre les réformes.
Voyons de plus près ce qu’il en est, sous l’angle à la fois de la réalité et de la morale.
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Le thème de la déflation domine de plus en plus la scène européenne. On en parle comme d’une menace sourde et rampante, difficile à contrer. Son influence nous recouvrirait petit à petit comme une mort progressive, une forme de léthargie. Paradoxalement, en face, l’inflation longtemps honnie se pare alors de toutes les vertus, comme un lubrifiant au fond salubre malgré ses bavures et dangers.
On en déduit alors que tous les moyens sont bons pour juguler cette menace : planche à billet, déficits sans contrôles, émission incontrôlées de titres etc. Le salut par une forme de drogue ? Beaucoup sont tentés.
Ce qui conduit à se demander si le problème est bien posé. S’agit-il de doser des dopages, ou de construire un avenir ? Ni la déflation ni l’inflation ne sont des solutions. Le malthusianisme de l’une tue. Mais les paradis artificiels de l’autre aussi. Il est inévitable que nous traversions une période d’ajustement, de remise en ordre après les années d’excès que la crise a mis en évidence. Ce qui importe au-delà c’est de préparer l’avenir collectif, sur des bases saines, avec des repères clairs. Une monnaie fiable est de ceux-là, même si ce n’est qu’un élément parmi bien d’autres.
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Une intervention à l’association mondiale du patronat chrétien (Uniapac) le vendredi 5 décembre 2014.
Dans une économie décentralisée, la seule humaine et la seule efficace, la responsabilité essentielle est celle de ceux qui sont en charge de décider de l’usage des biens, ce qui en bon français s’appelle des propriétaires. C’est à eux qu’il incombe de décider quel usage en faire, et notamment à user de leurs biens en vue du Bien commun. A eux et à leurs délégués, les dirigeants d’entreprises. Et ceci reste vrai quelle que soit la structure d’entreprise choisie, société anonyme, mutualisme, etc.
Reste ensuite à déterminer l’interaction optimale de ces décisions, ce qui est ce qu’on appelle le marché financier…
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Attention le texte est en anglais.
Voir aussi, en français
Sur KTO, vidéo avec l’Académie catholique : Ethique chrétienne et placements financiers https://www.youtube.com/watch?v=4aE...
Quand la compétition à mort dans l’entreprise rend impossible une vie personnelle et familiale.
Plusieurs entreprises américaines de premier plan (Apple et Facebook tout récemment) paient à leurs salariées la congélation d’ovocytes. C’est censé leur permettre de différer leur maternité et dans l’intervalle de se donner à fond à leur carrière. C’est bien sûr aberrant sur le plan des mœurs. Mais plus encore par ce que cela dit de ces entreprises.
Car si ces femmes et leur entreprise jugent ce report désirable, c’est qu’elles pensent que mener à bien une grossesse et s’occuper d’un bébé est incompatible avec la vie professionnelle qu’on mène dans ces organisations. Cela en dit très long sur cette étrange vie : une frénésie compétitive qui fait du collaborateur ou de la collaboratrice un être entièrement et exclusivement obsédé par son travail. Ce qui est humainement aberrant. Comment sommes-nous tombés si bas ?
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Le rachat de notre Bourse Euronext par la plateforme américaine ICE, qui a annoncé son intention de céder la partie européenne de l’activité, conduit à poser la question de l’utilité de la Bourse et de son contrôle national.
Alors qu’ils sont en général indifférents à l’avenir de la Place de Paris, nos politiques s’en émeuvent. Tant mieux en un sens. Faut–il donc se mobiliser ?
Et surtout, plus que la Bourse, l’enjeu n’est-il pas la Place dans son ensemble ?
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Les Français se détournent des actions, toutes les enquêtes le montrent. Pire, nous n’avons plus en France d’acheteur naturel d’actions. Résultat : nos entreprises sont de plus en plus contrôlées par les investisseurs étrangers. Quant aux moins grandes, elles ont du mal à trouver des fonds propres sur le marché. Cette situation est grave pour notre avenir.
Pourtant investir en actions, est à la fois le meilleur ’investissement et le plus moral, celui qui présente le moins de risque collectif sur la durée, et celui qui vise seul le vrai long terme. Si c’est fait sainement bien sûr…
En outre le seul moyen pour réaliser ce placement sur large échelle c’est un marché financier, une vraie Bourse. Si elle est bien organisée…
Cela n’excuse donc pas certaines turpitudes et dérives de la finance actuelle. Mais cela situe la question : organiser un placement collectif en actions dans des conditions saines est une priorité collective majeure. Urgent en France.
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Question majeure : au-delà de la technique, où en est-on ? D’un point de vue chrétien, si beaucoup a été fait, plusieurs questions essentielles restent ouvertes. Notamment une réflexion en profondeur sur ce que sont et doivent être les marchés et le financement de l’économie, sur le rôle de la dette et ses dangers, et sur la nécessité d’un financement nettement plus assuré en fonds propres par des investisseurs intégrant une vision large de leurs responsabilités et de leurs objectifs.
L’intervention ci-après est une communication au colloque organisé à Rome par la Fondation Centesimus annus les 27 et 28 septembre 2013.
Attention elle est en anglais.
Quand les cours des matières premières flambent la réaction est immédiate. On s’indigne de ces fluctuations dangereuses et irresponsables. On dénonce une spéculation qui alimente les émeutes de la faim. On pointe du doigt la finance corruptrice ; etc.
Le sujet est effectivement grave. Mais il mérite mieux que des imprécations. En réalité même il y a deux sujets : la gestion à long terme des ressources rares, et l’organisation des marchés de matières premières ainsi que des dérivés correspondants. Tous deux sont essentiels mais c’est le second que j’aborderai ici. En fait ces marchés sont indispensables. Mais c’est justement pour cela qu’ils mériteraient une réforme de grande ampleur, et au niveau mondial.
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Question urgente évidemment. Comment mettre les marchés financiers plus au service du Bien commun ?
J’ai abordé ce sujet sous forme de questions dans une intervention au colloque organisé par le Conseil pontifical Justice et Paix le 13 mai 2013 sur Banque, Finance et Bien commun. Dans la perspective de la Doctrine sociale de l’Eglise, qui se révèle une fois de plus bien éclairante.
Texte de l’intervention… (Attention il est en anglais).
La crise chypriote est un véritable cas d’école. D’abord de ce qu’il ne fallait pas faire avec la délirante taxation des dépôts de moins de 100.000 €. Ou comment susciter rancunes et inquiétudes sans apporter la moindre solution viable !
Puis après une semaine de psychodrame, le coming-out de l’Europe. Eh oui, les créanciers doivent payer pour les banques en faillite, et pas seulement les contribuables. Et toute la médiasphère de s’indigner. A tort cette fois, et sans en tirer les leçons.
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