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Publié le jeudi 6 octobre 2011
A crise exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Bien au-delà de la Grèce la crise en cours de la zone euro a mis en évidence une grave faille dans le dispositif euro : l’incapacité à régler de façon ordonnée la situation d’un Etat en difficulté face à son endettement, d’une façon qui clarifie les responsabilités des uns et des autres. En bref, l’absence de procédures collectives, permettant aux partenaires d’un pays en crise de définir ensemble les sacrifices à accomplir pour la résoudre et repartir de (...)
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Publié le vendredi 23 septembre 2011
En 1978 la dette publique française représentait 72.8 MM d’euros, et 21.2 % du PNB. Au premier trimestre 2011 elle était montée au niveau ahurissant de 1646.1 MM € et 84.5% du PNB.
En moyenne, de 1978 à 2006, cette dette s’est accrue annuellement de 10%. Depuis 1982, elle double tous les dix ans. Les autres pays européens ne font pas vraiment mieux.
Difficile désormais d’expliquer que l’été meurtrier que nous venons de connaître est dû aux spéculateurs. On n’a jamais vu un spéculateur ou un investisseur (...)
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Publié le jeudi 26 mai 2011
Oui, certes. Il faut de la morale en finance, comme ailleurs, et c’est possible. Mais quelle morale ?
Le rôle de la morale est de dire ce qu’il est objectivement bon de faire dans une situation donnée : il n’y a donc pas de jugement moral sans connaissance technique du sujet. La finance de marché est là pour collecter l’épargne et l’investir dans des projets qui le justifient et préparent notre avenir. C’est une responsabilité considérable, et en même temps aléatoire : le futur n’est ni connu ni (...)
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Publié le lundi 17 janvier 2011
Pour un Etat, hors grand projet productif, la bonne dette, c’est pas de dette du tout.
C’est en outre une des clefs de la liberté.
Les Etats européens se concertent pour trouver des moyens de parer à la crise qui affecte gravement des pays membres de la zone euro. C’est très bien. La solidarité est une bonne chose, la convergence sur des politiques raisonnables aussi. Cela peut même marcher un temps.
Mais si on en reste là on ne va pas au bout du problème. Car le vrai problème c’est l’endettement (...)
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Publié le lundi 24 mai 2010
La voie de la subsidiarité
Tout le monde vous le dira : dans la crise de l’euro, on avance ou on recule. Ou on fait une Europe beaucoup plus intégrée dans ses politiques budgétaires, avec une vraie solidarité entre Etats. Ou on recule et on met en risque l’euro lui-même. Ce qui conduit au thème européiste favori : pas de salut hors d’un fédéralisme sans cesse plus étroit. Mais comme toujours ce n’est pas si simple. Qu’on soit au milieu du gué, pas de doute. Mais autrement qu’on ne le dit. L’euro est en (...)
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Publié le samedi 27 février 2010
Guerre, concurrence et compétition
Question préalable : peut-on parler de guerres dans les relations économiques ? J’ai quelque réticence sur le terme, que je voudrais expliciter. Le mot guerre a pour simplifier deux sens. D’un côté la guerre totale, clausewitzienne, celle qui est concentrée sur l’annihilation des forces de l’adversaire ; c’est par définition un jeu à somme négative. Elle est presque toujours négative et par là condamnable D’un autre côté, la guerre au sens de l’Europe classique, moyen (...)
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Publié le samedi 27 février 2010
Moraliser le capitalisme après la crise : la finance
La finance est sur la sellette. Son fonctionnement collectif, ses techniques, sa réglementation sont directement en cause. L’accusation morale joue aussi un rôle important : ce secteur avide d’argent ferait des profits démentiels en faisant supporter ses pertes par la communauté. Qu’en est-t-il vraiment ?
La crise
Rappelons cependant d’abord quelques faits sur la crise. D’abord ; c’est une bulle du crédit, pas une crise des marchés ou de la (...)
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Publié le samedi 27 février 2010
Quelques idées de base sur les enseignements de la crise
Une bulle du crédit, pas une crise des marchés ou de la spéculation
La crise que nous vivons est exceptionnelle, comme 1929. Mais de quelle crise s’agit-il ? A l’origine, on trouve des crédits hypothécaires à risque élevé, octroyés sur le marché américain et reconditionnés par des titrisations complexes, souvent dotées de notations excellentes. Des crédits : ce n’est donc pas une crise boursière. Et ce n’est pas non plus une crise spéculative : (...)
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Publié le jeudi 25 février 2010
Crise de marché, crise de confiance, crise de la dette
La crise de confiance généralisée est l’élément nouveau de la crise actuelle ; elle n’a pas de précédent. Les banques ne se prêtent plus entre elles, et les investisseurs ne les financent plus ou peu ou très cher. Mais qu’est-ce que la confiance en finance ? Concrètement elle consiste à ne pas hésiter à prêter avec une marge pour risque qui reste modérée. Sur quelle base prête-t-on ? En théorie ce devrait être à partir d’une analyse raisonnée des (...)