Un fait trouble beaucoup le débat public : l’émergence récente de ce qu’on appelle indigénisme, décolonialisme, Black Lives Matter, sans parler des diverses théories du genre ou d’un certain féminisme, et des élucubrations de ce qu’on appelle intersectionnalité. C’est l’idée d’abord que des populations censément opprimées peuvent seules parler de ce qui est censé les opprimer ; et ensuite que l’ensemble de la culture et civilisation occidentale est coupable de ces oppressions, ce qui implique critique et épuration. Et on censure les auteurs, on abat les statues, on colonise médias et universités pour imposer le discours unique etc.
D’où le désarroi de l’opinion progressiste face à cette nouvelle gauche, par rapport à la vision universaliste (ou plutôt se voulant telle) qu’elle avait du progrès et de la société. Apparemment l’opposition est frontale. Mais en réalité tous deux sont issus d’une source commune, ou plutôt d’un paradigme fondateur.
Suite…
Les inégalités sociales, la question obsessionnelle dans nos sociétés. Que devons-nous faire ? Qu’est-ce qui est un devoir moral, qu’est-ce qui est utopique ?
Je propose ici trois articles : un sur les inégalités de revenus, un sur les patrimoines, et un troisième sur ce qui est sans doute la vraie question : quelle est la participation de chacun à la société ?
Dans ce troisième article, deux idées de base. L’une, que la fameuse égalité des chances, outre qu’elle est partiellement utopique, ne résout pas la question : avoir perdu dans la compétition ne dit pas quelle est votre place dans la société, et le sens que celle-ci a pour vous. La deuxième, que la concentration du regard sur le besoin d’aider chacun à trouver sa place, reconnue, dans la société, est bien plus essentielle que l’égalitarisme, et peut conduire à réorienter de façon considérable les efforts collectifs pour aider chacun de nous, et notamment ceux qui en ont le plus besoin.
Suite …
Les inégalités sociales, la question obsessionnelle dans nos sociétés. Que devons-nous faire ? Qu’est-ce qui est un devoir moral, qu’est-ce qui est utopique ?
Je propose ici trois articles : un sur les inégalités de revenus, un sur les patrimoines, et un troisième sur ce qui est sans doute la vraie question : quelle est la participation de chacun à la société ?
Ce deuxième article porte sur les inégalités de patrimoine, ou de fortune. Deux idées de base : une économie non totalement étatisée implique une propriété privée, laquelle ne peut être égalitaire. On peut certes avoir à réguler ces inégalités, mais vouloir les faire disparaitre est une utopie dévastatrice. Deuxième idée : il est essentiel de regarder les motivations et priorités des détenteurs de fortune ou de patrimoine, grands ou petits. On agira donc envers eux en tenant compte de ces motivations. Surtout à notre époque où leur culture esthétique et morale est pour dire le moins assez peu développée.
Plus que la seule inégalité, ce qui compte est donc la question de la participation des personnes à la société qu’un troisième article examinera.
Suite …
Les inégalités sociales, la question obsessionnelle dans nos sociétés. A la fois justifiée, et complétement faussée. Inégalité il y a, et pauvreté. Mais en même temps reste la question : que devons-nous faire ? Qu’est-ce qui est un devoir moral, qu’est-ce qui est utopique ?
Je propose ici trois articles : un sur les inégalités de revenus, un sur les patrimoines, et un troisième sur ce qui est sans doute la vraie question : quelle est la participation de chacun à la société ?
Premier article : sur les inégalités de revenus (et sur la pauvreté). Deux idées de base : la question de la pauvreté et celle des inégalités sont très différentes et doivent être distinguées. L’une concerne une fraction limitée mais prioritaire de la société, l’autre l’ensemble des rapports au sein de celle-ci. Deuxième idée : la justice consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû. Justice commutative des échanges, et justice distributive dans la société. Tous nous avons des droits ; mais tous ne contribuent pas également. Une perspective qui n’est donc ni égalitaire, ni satisfaite des abus. Qu’un grand patron gagne beaucoup plus que moi est normal. Qu’il perçoive un revenu princier alors que sa gestion est médiocre ou nocive , en outre sans être tenu responsable sur ses deniers, est scandaleux.
Suite …
Peut-on encore parler de guerre juste ? Ou toute idée de guerre serait d’emblée moralement exclue, ce qui conduit à faire complétement sortir la guerre de tout examen en termes moraux ? Même l’Eglise, traditionnellement prudente, est tentée par l’approche dite idéaliste.
Mais au vu de la réalité des rapports mondiaux entre pouvoirs, comportant indéniablement des guerres, est-il vraiment légitime d’écarter tout problématique de guerre juste ?
Lire…
Paru sur le site de Géopragma, le 9 novembre 2020.
Droits de l’homme, démocratie : des valeurs universelles, vraiment ? Le constat est en réalité bien plus ambigu. Malgré les proclamations planétaires, ONU à l’appui. D’une part ces références sont remises en cause par bien des pays ou cultures, notamment en Asie ou dans le monde islamique. D’autre part, dans le monde occidental même elles subissent sans cesse des mutations profondes, alors même qu’elles sont supposées permanentes.
Se pose donc de façon renouvelée la question de la nature et du fondement de toute prétention à l’universalité de valeurs morales communes. La seule réponse rationnelle est la loi naturelle ; elle affirme l’existence de valeurs morales universelles, objectives, qui devraient s’imposer à tous par leur vérité même, et cela éventuellement en dehors de toute foi religieuse (même si l’Eglise catholique la défend). Mais c’est ce que le système dominant récuse. Ce qui le conduit à une forme de manichéisme. La loi naturelle au contraire est recherche d’universalité véritable.
Voyons ce que tout cela peut impliquer.
Suite...
La notion de soft power introduite par Joseph Nye a eu un succès immédiat. C’est une forme de pouvoir dans la vie internationale, non par usage de la force mais par persuasion et influence ; elle résulte de l’image que projette un État, mais aussi la société considérée, du fait de sa culture, de ses productions au sens large, de ses idées, etc.
Certains pensent qu’avec M. Trump le soft power américain est durablement altéré. Je pense au contraire qu’il mue mais reste prépondérant. L’influence du mouvement Black Lives Matter dans tout le monde occidental nous le confirme.
Suite
Publié sur le site de Géopragma
La crise du coronavirus a mis la science sur la sellette. On a vu des scientifiques émettre des opinions parfaitement contradictoires ; des décisions publiques prises sur la base d’études pas sérieuses ; des déclarations successives de comités scientifiques se contredire.
Mais il y a science et science. Entre les sciences dures, les sciences hypothétiques, et ce qu’on appelle les sciences humaines, le degré de fiabilité varie énormément. Ce qui laisse au décideur politique toute sa responsabilité.
Suite...
Article paru dans Politique magazine, N° 193 • Juillet - août 2020.
« Comment un virus microscopique a-t-il pu déstabiliser en profondeur nos économies ? N’étaient-elles pas déjà fragilisées par des idéologies qui nous auraient privés des moyens de nous défendre ? Lesquelles faut-il incriminer ? Et comment reconstruire notre économie après le Covid ? Telles sont les questions auxquelles ont accepté de répondre Mathieu Detchessahar, professeur à l’Institut d’économie et de management l’Université de Nantes, et Pierre de Lauzun »
L’Incorrect juin 2020
+ Webconférence Proclero avec Don Pascal André Dumont mardi 9 juin. Relayé par Radio Notre-Dame. "Occasion d’essayer de prendre un peu de recul et de hauteur par rapport à la crise actuelle afin de faire à son sujet quelques diagnostics et de souligner les espérances qu’elle peut porter pour l’avenir. Notre volonté est d’éclairer cette crise de 2020 à travers une clé de lecture plus inhabituelle, celle des principes fondamentaux de la Doctrine Sociale de l’Eglise".